A Bollène, le centre de Valorisation Alcyon redonne vie à la terre

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Vaucluse Hebdo | 02 mars 2023

« Yvon Coq, producteur de céréales, a créé en 1996 le Centre de Valorisation Alcyon à Bollène et produit du compost par manque de fournisseur. En janvier 2023, Cindy Coq, sa fille, a repris le flambeau.

Créé il y a 27 ans par Yvon Coq, retraité depuis janvier 2023, le Centre de Valorisation Alcyon est aujourd’hui dirigé par Cindy Coq, sa fille. L’entreprise est née d’un constat : les terres agricoles de l’exploitation familiale (blé, colza, pieds mères, lavande…) entre Orange et Mondragon s’appauvrissent avec l’usage de produits chimiques. Les rendements deviennent insatisfaisants… Yvon Coq, céréalier, songe à réduirel’usage des fertilisants chimiques et à apporter de la matière organique dans ses parcelles. C’est alors qu’il crée le Centre de Valorisation Alcyon. « Il y a 30 ans, nous ne parlions pas du tout d’économie circulaire, de développement durable, d’environnement… au contraire, c’était de l’intensif, déclare Cindy Coq. Depuis que mon père a introduit du compost dans nos terres, les sols sont riches de matières organiques et nos cultures souffrent beaucoup moins de la sécheresse que certaines parcelles voisines ». Parallèlement, lorsque les fortes pluies automnales s’abattent sur les sols, un ressuyage permet d’éloigner les risques d’inondation.

L’histoire d’Alcyon

En 1996, Yvon Coq commence alors à prospecter pour dénicher du compost de qualité, qu’il ne trouvera finalement pas. Le cultivateur décide de le produire lui-même et crée le Centre de Valorisation Alcyon, implanté à Bollène sur un foncier de 2 hectares.
« Lorsque mon papa a créé Alcyon, j’avais 15 ans. Il m’a amené ici. Je me souviens, c’était un samedi matin et il m’a expliqué qu’il allait récupérer les déchets verts pour faire son compost. À l’époque, ils étaient enfouis ou brûlés détaille la dirigeante. J’ai trouvé que c’était une superbe idée d’apporter sur le territoire à la fois une solution de traitement de déchets et une réponse à la réduction des fertilisants chimiques. Ça avait du sens. Ce jour-là, je me suis dit que je voulais travailler avec mon père », se félicite la cheffe d’entreprise. Inspirée, Cindy Coq obtiendra un BTS en agronomie et une maîtrise de commerce pour intégrer l’entreprise en 2005. « Alcyon et moi avons grandi ensemble », dit-elle en souriant. Au fils des années, l’entreprise s’est agrandie et s’étale aujourd’hui sur 4 ha.

J’ai trouvé que c’était une superbe idée d’apporter sur le territoire à la fois une solution de traitement de déchets et une réponse à la réduction des fertilisants chimiques. Cindy Coq

Le compost en quatre étapes

D’Orange à Montélimar, dans un rayon compris entre 30 et 40 km, paysagistes, collectivités, syndicats de traitements de déchets et déchetteries mènent sur le site d’Alcyon leurs déchets verts. En 2022, 30 000 tonnes ont été traitées à Bollène.


À leur arrivée, comme à leur sortie, les camions sont pesés sur un pont-bascule, puis vidés. Commence alors un triage mécanique des végétaux pour supprimer d’éventuels plastiques, pots de fleurs, boules de pétanque, piquets de clôture… Ensuite, les végétaux passent dans un broyeur puis sont placés en andains.

Le compost 100 % naturel prend forme au centre de valorisation des déchets sur une plateforme étanche dotée d’un bassin de rétention d’eau « Nous fonctionnons en circuit fermé ».

alcyon broyage vegetaux
Les déchets verts sont broyés puis placés en andains pour préparer le compost.

Pendant la phase de fermentation, quatre mois, la température des andains grimpe pour favoriser la dégradation aérobie des végétaux. Rien n’est ajouté sauf de l’eau, « c’est exactement ce qui se produit dans un milieu naturel », argumente Cindy Coq. Pendant un mois, la température monte naturellement à 70°, ce qui permet l’hygiénisation du compost, puis est maintenue à 45° pendant trois mois.
Au terme de la fermentation, démarre la phase de maturation à une température de 30° pendant deux mois. Place à la dernière étape, le criblage. Celle-ci consiste à tamiser le compost pour ne conserver que les éléments inférieurs à 20 millimètres. Ceux supérieurs, le refus de crible, repartent dans un broyeur avec les nouveaux déchets verts : « ce qui permet l’ensemencement des bactéries dans les végétaux frais ». Enfin, au cours de l’année, une dizaine d’échantillons de compost sont prélevés afin d’être analysés en laboratoire et vérifiés qu’ils répondent à la norme pour la mise sur le marché.

Le compostage devient obligatoire dès le 31 décembre 2023

Les marchés

Le compost est utilisé dans l’ensemble de la filière agricole ainsi que dans l’agriculture bio. La matière organique favorise toutes les cultures dans tous les sols. Les paysagistes, collectivités l’emploient pour les aménagements de jardins. Un espace dédié aux particuliers permet de charger une remorque. « Depuis deux ans, nous avons remarqué qu’avec les conditions climatiques extrêmes de sécheresse et d’inondation que nous rencontrons, la demande de compost augmente ». L’amendement de compost a la propriété de restructurer le sold’apporter de l’humus, de retenir l’humidité et d’éviter l’asphyxie des racines lors d’inondations.

Circuit court

Toujours dans une démarche de circuit court, Cindy Coq recycle certains bois (palettes, contre-plaqué, etc.) destinés aux chaudières industrielles locales« Notre objectif est d’apporter des solutions sur le territoire en s’adaptant à son évolution ». Dans les années 2000, Alcyon répond au besoin, d’une part, de traiter et valoriser les bois de classe A et de classe B, et d’autre part, avec l’émergence de chaufferie industrielle à cogénération, produit du combustible revaloriser pour ce type de chaudières. Enfin, en 2019, le Centre de Valorisation Alcyon s’ouvre aux industriels. Il devient la première déchetterie professionnelle du Vaucluse, et réceptionne exclusivement des déchets non-dangereux.
Le site concentre trois marchés sur trois entités : le compostage, l’activité historique d’Alcyon, et le traitement des déchets industriels ; la prestation d’épandage et de débroussaillage, au travers de l’entreprise TerraMax ; le transport des végétaux et du compost avec la société Benne Orange. Au travers de ces trois structures, la cheffe d’entreprise développe un modèle économique vertueux et porte des valeurs fortes en faveur du territoire.

En chiffres
1996, année de création
4 ha de foncier
15 salariés sur 3 entités
30 000 tonnes de végétaux traités en 2022
4,975 M€, c’est le CA 2021 des trois entités

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